temps très changeant au mois de mai

8 mai un jour à écouter la pluie tomber, à imaginer qu’elle abreuve les jardins et s’accumule dans les canaux de la terre pour l’été (qui sera chaud peut-être, personne ne sait), tu demeures presque privée de pensées, flottant dans cet après-midi froide et brumeuse, rien qu’à écouter la pluie 9 et 10 mai le …

mais qu’est-ce qui t’arrive ?

il peut se faire que la terre se dérobe sous tes pieds [sous tes pieds – la terre – dérobée] et juste après comme une bascule, un chavirement que le corps ne peut pas comprendre, informations fausses ou incomplètes ou contradictoires envahissant le cerveau, alors plus de coordination forcément, plus rien d’un coup (comme débranché), …

en 4000 mots #9 | textes apocryphes

Atelier Tiers Livre – hiver 2018 / 2019 recherches sur la nouvelle Le Tiers Livre – atelier d’hiver #9, entrer dans le texte de l’autre avec l’attention de le compléter, l’interroger, rajouter de la fiction sur la fiction, écrire un apocryphe… toujours avec bienveillance… Source de l’apocryphe ici ( #7 de Marlen Sauvage) Le moment …

en 4000 mots #7 | Virginia Woolf : contexte de l’écriture

Atelier Tiers Livre – hiver 2018 / 2019 recherches sur la nouvelle Le Tiers Livre – atelier d’hiver #7, écrire sans sujet à partir de ‘Journal’ de Virginia  Woolf (écrire le contexte du lieu de l’écriture, les conditions matérielles, les heures, la fatigue…)   Mercredi 6 février Quand est ce que ça vient et où est-ce …

en 4000 mots #6 | Robert Walser : un tout petit clou

Atelier Tiers Livre – hiver 2018 / 2019 recherches sur la nouvelle Le Tiers Livre – atelier d’hiver #6, écrire sans sujet à partir de ‘Vie de poète’ de Robert Walser (écrire sur rien, à partir de rien, « en un seul bloc »… j’ai écrit cette variation en prolongement de #2 : écriture avec écrivain) Il …

en 4000 mots #5 | Sarraute : scénographie des voix

Atelier Tiers Livre – hiver 2018 / 2019 recherches sur la nouvelle Le Tiers Livre – atelier d’hiver #5, à partir de ‘Vous les entendez’ de Nathalie Sarraute (tentative de dialogue et de mise en scène du dialogue « en un bloc ») Approche voyons, n’aie pas peur, toutes les filles passent par là un jour ou …

en 4000 mots #4 | Duras quatuor à dire

Atelier Tiers Livre – hiver 2018 / 2019 recherches sur la nouvelle Le Tiers Livre – atelier d’hiver #4, à partir de ‘La mort du jeune aviateur anglais’ de Marguerite Duras Je n’existais pas encore au moment où ça s’est passé, mais je peux le concevoir, ce moment, redessiner le lieu à l’aune de nos …

en 4000 mots #3 | quand Kafka s’amuse

Atelier Tiers Livre – hiver 2018 / 2019 recherches sur la nouvelle Le Tiers Livre – atelier d’hiver #3,  renversements et variations sur un thème (inspiré du « Prométhée » de Kafka) Qui s’inquiète aujourd’hui de l’enfant de Marie-Jeanne Louërat, fille de notables durement mise à l’écart et même reniée pour s’être laissée tenter par le diable ? …

en 4000 mots #2 | écriture avec écrivain

Atelier Tiers Livre – hiver 2018 / 2019 recherches sur la nouvelle Le Tiers Livre – atelier d’hiver #2, écriture avec écrivain (à partir des Rêves de rêves d’Antonio Tabucchi) Octobre 1988. C’est un dimanche. Ana Daniel (nom d’emprunt, je n’ose pas écrire son vrai nom) est dans un studio quelque part en banlieue et …

en 4000 mots #1| images mentales

Atelier Tiers Livre – hiver 2018 / 2019 recherches sur la nouvelle Proposition #1 : des images mentales (à partir de Henri Michaux, en rêvant à partir de peintures énigmatiques) Dans un lit, un corps d’enfant. On ne distingue pas les traits du visage, juste la forme du petit corps (on sait qu’il s’agit d’un …

tout un été d’écriture #34 | sud

Été comme hiver, céder à l’attraction de la lumière. S’arracher à la résille urbaine, traverser les quartiers d’immeubles regroupés autour de supermarchés géants, s’engager sous les autoroutes et les voies rapides pour gagner une partie de la plaine, plus basse et plus poreuse, facilement inondée. Filer plein sud. Un moment côtoyer la rivière qui taille …

tout un été d’écriture #33 | transactions

C’est comme autant de vies secrètes qui se frôlent, parfois se heurtent, réagissent, crient, se faufilent tels des poissons glissants, rebondissent à l’image de bulles de savon sur les trottoirs ou contre les murs secs, empruntent les transports en commun à se toucher le bras ou l’épaule et parfois davantage aux heures bondées, se regardent, …

tout un été d’écriture #32 | ciels ma ville

À partir du moment où elle a habité cette ville – une ville qui peu à peu deviendrait la sienne même si elle aurait préféré vivre près d’un rivage, mieux encore sur une île pour profiter d’expériences plus naturelles —   elle a épié le ciel, les incendies dans le ciel, les déluges, les poussières, les …

tout un été d’écriture #31 | Calvino et les morts

4ème cycle : route des utopies En marchant dans la ville on ne pense qu’aux vivants, aux autres qui marchent comme soi. On ne voit que la ville des vivants. Et puis un indice : une stèle, une dalle gravée, un nom de rue, une statue, une plaque commémorative, une enceinte en pierre avec des silhouettes …

tout un été d’écriture #30 | répéter

Comment y échapper, combien de temps ça durerait – une heure au moins, peut-être deux –, voilà ce qu’elle se disait à chaque fois qu’ils arrivaient au village dans la 2CV grise, tournaient dans l’allée en herbe pour se garer à hauteur du portail grillagé qui ouvrait sur le jardin où couraient les chiens. C’était …

tout un été d’écriture #29 | rencontrer

Il n’est pas d’ici, il ne parle pas la langue, la plupart du temps il se cache. Non pas parce qu’il a honte mais parce qu’il a peur. Elle l’a rencontré une fois dans sa ville, ou peut être une autre ville dans un autre pays. Il ressemble à beaucoup d’autres venus de loin, cette …

tout un été d’écriture #28 | se déplacer

Pour atteindre cet endroit — inaccessible en voiture ou en autobus, encore moins en train –, il faut marcher simplement, mettre un pied devant l’autre. Laisser venir le paysage à soi par fragments, éclats, minuscules flottements. Tout dépend de la température et de la force du corps capable de courir peut-être, de pousser ses foulées …

tout un été d’écriture #27 | arriver

Il fallait bien partir pour arriver quelque part, partir d’un lieu pour arriver dans un autre — d’une ville dans une autre — si bien que l’arrivée commençait bien en amont, commençait au cœur même du long voyage qui la ramenait chez elle — comme çà qu’elle nommait son pays d’origine où elle ne vivait plus mais où …

tout un été d’écriture #26 | révélation

Plusieurs scènes reviennent, plusieurs pistes, comment faire. S’embarquer dans l’une vaille que vaille. De toute façon toujours ce même corps de petite fille dégourdie élevée à la campagne, du moins dans un bourg de campagne avec une église (sacrément belle l’église, érigée tout près des falaises) avec office le dimanche matin et chemin de croix …

tout un été d’écriture #25 | mise en questions

Est-ce qu’elle est toujours devant le numéro 9 à se demander si elle va sonner à la porte pour voir ce que c’est devenu ou au contraire a-t-elle renoncé à la visite à la redécouverte de ce quartier qui a été le sien resserré au cours du temps à cause des constructions nouvelles et de …

tout un été d’écriture #24 | caméra temporelle

Elle voit les bâtiments et elle pense aux gens, comme un renversement — la pierre et la chair, le dur et le sensible. Elle a vingt ans même pas. Elle a voyagé depuis l’ouest en autostop, il a fallu du temps. Fatigue sans doute. On vient de la déposer au cœur de la ville à …

tout un été d’écriture #23 | paysages 5 fois

Visions fragmentaires.D’abord côté couchant depuis la promenade en haut de la ville. L’aqueduc se remarque plus que le reste, rectiligne. Double rangée d’arcades dans sa partie spectaculaire – sur plus de huit-cent mètres — en harmonie avec les escaliers des jardins, puis oblique de 10 degrés vers le sud. On perd sa trace. Elle s’en …