premières flambées

carnet d’installation | 10 novembre 2023 Perdue. Sensation familière puisque connue depuis l’enfance, ça vient de loin, ça vient du cœur de l’été quand déjà le soir mange un peu de lumière au jour. Perdue, pourtant je ne m’en rends pas compte — même si j’ai la vague intuition qu’on va s’inquiéter pour moi —, peu à …

des jours en transit

carnet d’installation | 30 décembre 2022 des jours à se réveiller trop tôt à cause de l’impatience des jours à se réveiller à cause de l’urgence à accomplir ce projet dessiné en arrière-plan depuis plusieurs mois, projet comme jailli hors de la pensée, piste ouverte, chantier, bifurcation capable de propulser les corps loin des lisières …

arbre blanc

  Je regarde autour de moi et dénombre avec stupeur les corps touchés, abîmés, souffrants, abattus même parfois — une véritable hécatombe comme après un affrontement meurtrier, une bataille à l’ancienne. L’ennemi n’accorde pas de trêve. Et même ceux que je croyais âmes proches et capables d’élargir leur vision choisissent la facilité et quittent le …

monter aux Falguières

Grand vent dehors. Sans doute lui qui chasse les pensées mauvaises qui m’ont agitée cette nuit et ranime certaines images prises à la belle saison il y a quatre ou cinq ans déjà. Rendez-vous était pris avec Jean pour monter aux Falguières, un hameau abandonné là-haut sur le plateau au-dessus du village. Le temps était …

rite de passage

elle observe les flancs de forêt déchiquetés, les affleurements de roche visibles entre le peu de végétation rogné par l’hiver, brûlé, décomposé, sinon les arbres forts capables de tenir encore du temps et les bosquets épineux coriaces et pour la première fois elle éprouve le sentiment que la saison froide est pareille à un rite de …

marcher en hiver

Ma vie en ce pays se poursuit, s’invente d’éléments plus ou moins reconnus par mes sens : matières minérales, plantes, écorces, lichens. Bruits aussi. L’hiver endort le monde. Néanmoins ma connaissance du lieu grandit, s’enrichit du moindre détail. Ça s’inscrit en moi à mon insu, ça me pénètre. Je veux dire, le décor, l’odeur de …