sols panthère

sols tavelés tachetés piquetés — sols ambre et carmin — sols tapissés cramoisis imprégnés de pluie — copeaux de bois et minuscules pousses presque mousses — feuilles fauves bousculées par un vent en petites rafales — comme réfugiées autour des troncs — aussi dans les angles des murets ou près des bordures de pierres ou dans des cachettes inaccessibles le long des traverses qui conduisent à la rivière — rapaces au ciel

— en attente —

ne sait ce qu’il adviendra, mutation, décomposition, transformation, remaniements profonds — gel et silence à venir — sols méditation — sols panthère sonnant la pleine saison où descend la lumière

 

Photographies Françoise Renaud (27 oct 2020)

le parc de Sceaux

Ce texte a été écrit récemment pour une lecture autour des œuvres de Raymond Berthelot sur le thème ‘VOYAGES DE L’EAU’,  du 23 au 25 novembre 2018 à Montpellier.

 

Regarder la toile.
Se laisser capter par le mystère, par la symétrie des espaces et par le ruissellement constant de l’eau.
Bientôt l’apercevoir, lui qui marchait dans les parages.

Il avait franchi les grilles, puis il avait dépassé le château et à présent il marchait dans le parc. On aurait dit au hasard. Il aimait cet endroit, les peupliers, les tilleuls, les statues au croisement des sentiers. Il aimait la vue du canal au Nord, depuis la terrasse des Pintades. Il trouvait en ces lieux une sorte d’apaisement dont il avait besoin et donc il y venait souvent. Il franchissait les grilles, dépassait le château et puis il s’avançait en marchant tranquillement dans le parc.
Sans doute que sans le formuler clairement – tout se passait à l’intérieur de lui, dans la touffeur de ces lieux complexes réservés à la pensée et à la méditation –, il appréciait le côté monumental de ces jardins, les perspectives, les massifs boisés traversés par de longues allées, les lignes vertes à l’infini. Il oubliait la ville et le bruit. C’était un peu comme une source nouvelle, juste à sa portée capable de dissiper toute formes de tracas — les siens et ceux de la cité – et d’engendrer comme une vive poésie. Continue reading →