Un grand vide depuis mars 2020 en matière de publications. Tout stoppé net. En dépit du temps disponible, l’écriture était devenue plus incertaine, difficile. J’avais l’impression d’avancer dans une brume persistante, sans envies, sans rien à saisir dans le creux de la main. Un temps sans doute nécessaire, un temps de macération. Un mot qui me ramène vers les tourbières, ces espaces où l’eau paraît stagner, se taire. C’est simplement qu’elle y circule beaucoup moins vite que dans les ruisseaux ou rivières, pourtant la vie est là, précieuse sous des formes microscopiques ou fuyantes. Tout pareil, l’écriture était là, en attente. Des revues, elles aussi somnolentes et inquiètes, se sont finalement emparées de cette suspension singulière pour proposer des sujets — L’imprévisible pour la revue Étoiles d’Encre / Demain pour La Piscine –, des sujets capables de racler encore le fond et de faire remonter les bulles du marécage vers la surface, vers la lumière. Je les ai bénis et des textes sont venus. Aujourd’hui ils paraissent et ça fait tellement de bien…
Bondir hors du trou, récit, hors-série Demain, revue graphique et littéraire La Piscine, novembre 2021
Carnet bleu, nouvelle, « L’imprévisible », revue Étoiles d’Encre, éditions Chèvre Feuille Étoilée #83/84, octobre 2021
Fauteuil cabriolet et Gomme dans « Dans l’ordre des choses -107 récits avec objet », atelier proposé par François Bon, éditions Tiers Livre, octobre 2021
Quel beau texte d’introduction pour présenter ces revues et livre où écrivent plusieurs auteurs ! L’eau stagnante, je vais la considérer autrement, une eau qui se tait… Merci