carnet d’installation | 27 janvier 2023
qu’est ce qui trotte dans la tête avec cette neige persistant au dehors parant le paysage d’une pelisse bien rase et froide par-dessus l’herbe, avec le peu de lumière qui découpe ce matin la fenêtre dans le mur, avec le bruit de la découpeuse à carrelage au rez-de-chaussée un peu plus loin qui troue le silence, qu’est ce qui remue dans la tête pour ouvrir les yeux, modifier le regard, contempler différemment la nature des choses et des êtres qui habitent ces domaines de prés et forêts, je regarde autour de moi les toits les arbres la route avec traces de pneus dans la neige fondante, je ressens une grande liberté capable d’avaler le temps, contemple l’ouverture du ciel juste en face, frotte le carreau pour chasser les cristaux égarés en train de fondre imperceptiblement
tout est ouvert au vent de sud-ouest et aux odeurs de bois
Photographie Françoise Renaud© – 27 janvier 2023
Et oui Françoise, l’hiver est bien installé, la neige, les cristaux et le verglas nous font re-découvrir le paysage avec d’autres couleurs, d’autres senteurs. Merci pour la belle description de ce nouveau paysage que tu découvres pour ton premier hiver dans ta nouvelle demeure. ❤️
De nouveaux paysages, de nouveaux ciels, une nouvelle vie et tout est à recommencer. Le bilan sera pour plus tard. Aujourd’hui, il faut avancer, ouvrir l’horizon vers ces nouveaux lendemains, un nouveau printemps à venir qui justifiera le voyage. « L’exil vaut le voyage » nous dit Dany LAFERRIERE dans un album illustré. Tu nous fais vivre au jour le jour cette expérience inédite avec ton carnet d’installation illustré de magnifiques photos. Merci pour ce voyage dans l’inconnu et l’imaginaire.
Merci à vous amies pour votre présence au plus proche de ce travail patient au fil des jours…
« L’exil vaut le voyage », oui on est tout à fait dans cela. L’exil éveille à d’autres sensations, contraint à une attention renouvelée. Le champ d’exploration est changé, alors tout est changé et les repères bouleversés… une expérience nécessaire pour réagir contre l’endormissement imperceptible.
j’aime beaucoup imaginer que la neige a une tête et que le paysage puisse se parer d’une pelisse bien rase. Cela me rappelle le temps où les bonhommes de neige faisaient partie de ma vie.
Tu m’as fait rêver, Françoise, merci.