Au jardin
ça pousse l’air de rien,
partout ça sort,
ces bulbes enfouis en terre à l’automne ont fait émerger des choses fragiles et veloutées. Fraîches. Si fraîches qu’on croit à une illusion d’optique, contours doucement renflés comme de la chair vivante. De même la couleur. Improbable. Accouplement d’une pâleur, d’un rose aurore et d’une teinte plus poudrée qui se serait laissée disperser par la brise, brise qui plonge et redessine sans cesse le fil du ruisseau dans ce paisible et menaçant paysage.
Pourtant ces derniers mois il a gelé neigé venté, terre nue secouée.
Plus rien.
Terre sombre en mottes injectée de cailloux.
Et maintenant que l’air se fait tendre, les sèves s’agitent, des matières naissent. C’est miraculeux, épatant. Les pétales s’ébrouent comme de petits animaux joyeux. Et on ressent cette joie, presque une légère euphorie.
L’aspect éphémère y est sûrement pour quelque chose.
Photographie : Au jardin, Françoise Renaud 2017
Tes plantes, tes fleurs, tes feuillages, tes océans sont toujours « gorgeous » et gonflés de générosité comme si les éléments savaient te lire…
Bisous du printemps
Peut-on prendre le téléphérique Euphorie pour atteindre le bonheur qui n’existe pas ?
Ephémère, mais tellement tendre, dans le paysage que tu dépeints si bien. Je me pencherais pour renifler, admirer leur fragilité si naturelle et m’interdire de les cueillir malgré l’envie mais les caresser tout de même, on ne résiste pas à tout.
Tu as planté le décor et nous en fait profiter de si belle manière, merci Françoise.
le printemps est précoce cette année. La sève monte de partout et explose dans les jardins en fête. Alors après la lecture de tes mots enchanteurs et enchantés, j’ouvre ma fenêtre et je respire doucement, voluptueusement les parfums qui montent de la terre , des fleurs, des arbres… et je m’enivre de la beauté du monde qui nous relie en cet instant magique. Jacqueline.
Comme les fleurs au printemps
D’un coup surgit l’amitié
Dont les fruits, au fil du temps,
Se partagent par moitiés.
A bientôt?