carnet d’installation | 17 mai 2023
évoquer cette rencontre de dimanche lors d’une fête de printemps où je signais quelques livres près de Limoges, rencontre qui a laissé des traces, comme un léger désordre…
il y avait des fleurs, des cabanes à oiseaux, des pâtisseries, du miel et des fromages, il y avait du soleil et une belle nature alentours sous un ciel débarrassé des orages de la veille, elle est venue vers moi simple et souriante — on venait de lui offrir l’un de mes romans — et elle voulait parler : parler des mots, de l’économie des mots, de la forme du texte, des personnages, du mode de narration, bien des choses, car étudiante en lettres et poursuivant un master de langues elle avait soif d’explications littéraires mais aussi d’attention, et même d’affection sans doute, car au fil de nos conversations se sont dévoilées fragilité, cicatrices et vague-à-l’âme, de ceux qui nous tiennent à l’adolescence et font naître certains espoirs édulcorés et désirs irraisonnables, la vie étrange étalée devant soi, effrayante finalement (mais où aller ? comment se diriger ? comment faire pour réussir ?), et la peur oui, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur d’avoir trop mal, d’être déçu trahi bafoué, de rater le chemin opportun, elle avait des yeux très bleus, un beau sourire, des larmes pas loin dans la gorge dans l’intensité de l’échange, moi au plus doux si possible pour cette jeune fille qui n’était pas sans me rappeler la personne que j’étais à vingt ans, et puis comme un souffle frais entre nous, ce lien d’évidence si vite noué, comme une promesse d’amitié à accueillir en ce territoire neuf pour moi
hier elle m’a écrit, elle dit qu’elle a pleuré le soir sur le chemin du retour, que « la journée pour elle avait chanté la vie et les étoiles »
Photographie ©Françoise Renaud – En mon nouveau jardin, mai 2023
Comme tes mots la dessinent avec finesse, délicatesse, tendresse. Devenir un jour une mère universelle. Voilà à quoi j’ai pensé en te lisant. Te lisant tout devient intense, j’aime.
Essayer de voir les choses sous le bon angle… une question de lumière sans doute…
Et ce sentiment auprès d’elle de jouer un rôle que je n’ai connu que rarement, cette confiance qu’elle a mise en moi…
merci amie Anne de m’avoir surprise alors que le texte me sortait des mains !
Chère Françoise,
Merci pour ces mots, merci pour cette rencontre, merci pour ces vagues à l’âme. Votre mot je l’ai lu et relu et relu, il est cette mélodie près de mon cœur, ces larmes qui perlent doucement au coin de mes yeux, cette poésie que seules les étoiles et votre plume savent chanter.
Il est de ces rencontres que l’on n’oublie pas, alors merci.
A ces vagues à l’âme,
Marine.
Écho que j’attendais, un peu anxieuse…. on ne sait jamais ce qu’on provoque dans le cœur des autres…
et bien heureusement il arrive qu’on se touche par l’intérieur…
merci Marine d’être venue jusqu’ici
« Les larmes au bord des yeux » pour revenir sur ce Dimanche à Limoges qui me ramène à quelques années en arrière et notre première rencontre à HERMILLON. Et tu vois, la même émotion me traverse avec la certitude dès l’instant où la lecture de ton Livre terminée que je reviendrai, comme promis, te dire combien tes mots avaient bouleversé mon quotidien. Et … la suite que je souhaite aussi belle et réparatrice pour cette jeune fille, notre rencontre et notre Amitié. Un cadeau de la VIE. Jacqueline.