en mon for intérieur – jour #46

Une amie a proposé récemment quelques phrases du Musicien Noir pour un atelier d’écriture en ligne, espace d’expression bienvenu pendant cette période de confinement.

Le Musicien Noir : une nouvelle que j’ai écrite y a quelques années en réponse à un appel à textes de la revue Étoiles d’Encre sur le thème « Sous le signe du multiple » (n°49/50, 2012), puis intégrée en 2015 dans un recueil auquel elle a prêté son titre.
Pour faire écho à cet atelier, j’ai lu à voix haute la deuxième partie et l’ai montée en vidéo, toute bonne à partager en ces temps de suspens… (mettre le son et le grand écran ! et c’est parti…)
Il  faudra que je m’occupe un de ces quatre de la première partie…

Photographie : Metin Ozer (unplash)

en 4000 mots #1| images mentales

Atelier Tiers Livre – hiver 2018 / 2019
recherches sur la nouvelle

Proposition #1 : des images mentales (à partir de Henri Michaux, en rêvant à partir de peintures énigmatiques)

Dans un lit, un corps d’enfant. On ne distingue pas les traits du visage, juste la forme du petit corps (on sait qu’il s’agit d’un corps d’enfant). Clarté maigre provenant du dehors – la chambre n’a qu’une seule fenêtre qui donne sur un jardin et les voilages sont tirés. Rien de spécial dans la chambre sinon le blanc du lit. Ah si, les dessins antidérapants du sol en béton, comme une résille. Dehors : fruitiers aux branches nues, choux tordus bien rangés. C’est l’hiver. Presque personne sur la route. Tous les gestes sont lents, la terre comme morte.

Je suis tout près de lui. Je tends la main vers sa cuisse dans le pantalon de travail. Sans le toucher. Je voudrais lui faire signe, lui dire quelque chose. Il ne sent pas, ne regarde pas. Continue reading →