carnet d’installation | 19 juillet 2023
les récoltes ont commencé, d’abord timidement fraises framboises myrtilles, salades bien sûr et plantes aromatiques, et soudain ça a explosé, quantité de courgettes jaunes et rayées, longues et rondes, fermes et douces, suivies de près de concombres finement courbés croquants goûteux, petits haricots zébrés délicieux rien que cuits comme ça dans l’eau avec pincée de gros sel, tellement bons, des poivrons vert luisant, des doux des Landes, piments aussi, un seul suffit pour un plat de légumes, accompagner un poisson, oui ça pousse à l’ombre des feuilles comme on n’imagine pas, d’un jour à l’autre les légumes sont là posés sur la terre à attendre, alors passer du temps à la cuisine, inventer de nouvelles recettes, improviser à sa façon des courgettes au parmesan et paprika juste rôties au four dix minutes, des gratins genre dauphinois avec les œufs des poules rousses qui ne chôment pas elles non plus et se régalent des épluchures, des poivronnades bien assaisonnées avec oignons rouges, oignons blancs aussi à peine habillés, tout est bon chez eux, on les prend tels quels et on jette dans la poêle, d’ici une poignée de jours les premières tomates pour s’activer en ratatouilles, tians et salades composées, les plats savants eux se congèlent pour l’hiver, oh terre prodigieuse et patiente des jardins pour peu qu’on ait le goût de les pétrir, les fumer, les apprivoiser
Photographie Françoise Renaud – jardin potager, juin 2023
Ah ! Françoise, tous ces mots sont à croquer !
Une gourmandise ton texte , Françoise avec un goût d’été et de soleil… Une échappée belle vers ton jardin gorgé de saveurs et de couleurs qui nous mettent en appétit. Et l’amour d’une terre nourricière comme un hymne à la Vie.
Tu nous fais saliver!!!
Rien ne vaut le goût des légumes du jardin!!
J’imagine bien les changements en un mois!!
Ça sent le bonheur tout ça !!
À St Laurent, le Naduel accompagnait de son flot cascadant le mûrissement des plantations abondantes et colorées.
À Chamborand, un modeste carré d’eau, de pierres bordé, dessine un bassin murmurant, ravi d’ornementer une aire de culture tout à la fois nouvelle et familière. Enclos de bois aérés mêlant fleurs et légumes – tonnelle invitant à faire une pause autour du guéridon en fonte voisin – herbe à la verdure apaisante…
L’énoncé du menu est irresistible…Il va y avoir du monde à ta table, Françoise ! Bises gourmandes.
Merci pour vos commentaires tout aussi délicieux que mes mots !
Commentaires mérités ? certainement, car il a fallu de la persévérance et de l’énergie pour que la terre soit prête à temps pour produire cette année…
Vos présences sont douces à percevoir…
A bientôt !
Alors pour moi, un bon kilo de courgettes, 4 ou 5 aubergines, les oignons qui vont avec, les poivrons qui rentrent et le tout …eh oui, je rêvais que tu étais encore méridionale. En tout cas, les lieux changent et vos légumes sont toujours appétissants…même couchés sur du papier.
Visuellement le jardin est plus qu’agréable, le dégradé de couleurs, même le nénuphar est là fleuri dans le bassin.
Quelle récompense après toutes heures à bichonner la terre ! et alors côté dégustation c’est réussi avec ces légumes savoureux et une senteur de vrai terroir. Tout cela digne d’un repas de roi qu’on partage en pensées.
Bien sincèrement.
Hymne à faire regretter jusqu’à ce temps en cuisine que je déteste… Merci, Françoise, pour cet éloge à la nature prolifique.
Bonjour Françoise,
Je constate que nous avons un grand point commun et même deux ! tout comme toi, j’ai mon potager, verger… et je cuisine aussi beaucoup. Trop à mon goût en été car je n’arrive plus à avoir du temps pour moi et l’écriture…
C’est super ton site, tout comme ton jardin. Félicitations ! Hélène
Ça y est, il est apprivoisé, ce terrain qui t’était inconnu, jusqu’à cette année… Il donne tout ce qu’il faut pour régaler… cela me rappelle ces dernières années quand je profitait de tes bons légumes. Rien qu’à te lire j’en ai l’eau à la bouche encore merci pour tout et continue à te régaler !
Pas la même terre mais le même labeur afin de reproduire ce jardin nourricier avec autant de courage. Dans l’au delà, ton père doit sourire et penser : voilà ce que j’ai transmis à ma fille – sous le regard du père-
Ne reste-t-il pas toujours quelque chose de notre enfance?
Y ajouter les mots, rien que pour la saveur.
vous lire vous relire avec ravissement et admiration
une si belle écriture
le respir le souffle la limpidité de l onde embarqué emporté bercé dans la cadence du tempo
instant du monde dans sa délicate plénitude