marcher au voisinage de la rivière dans le fouillis des arbres
le matin est clair et doux aux corps qui se fraient un passage non sans mal à travers des fourrés de fragon piquant qui a pris ses aises tout en portant de l’attention aux pierres qui roulent, aux mousses qui glissent, au bruit de l’eau
le chemin n’est pas entretenu
humains absents, traces d’animaux sauvages
il y a des troncs en fouillis, quantité de bois mort, quelques murs éboulés à cause des pluies récentes, un pont depuis longtemps assailli par les crues, des ruines de bâtiments miniers (on dirait un monument précolombien déchu), et toujours le courant d’eau turquoise à nos côtés, et puis bientôt quitter les rives pour bifurquer vers la montagne par un raidillon étroit mal dégagé et fortement creusé par l’eau, longtemps ne pas savoir si c’est la bonne direction jusqu’à voir le ciel réapparaître au cœur du végétal, alors tout change vite, allée forestière au milieu de hauts pins, encore marcher jusqu’à atteindre les premiers domaines habités
Photographies : françoise renaud, 30 novembre 2019
Magnifique description très évocatrice !
Que la nature est belle lorsque le silence des sous-bois laisse place à la poésie des mots… L’automne tardif m’enchante et je goûte à chaque instant l’or des dernières feuilles qui frissonnent sur le cerisier du jardin, et aujourd’hui avec toi cette promenade dans un chemin qui court le long du ruisseau gonflé d’eau…
toujours essayer de décrire ce pays comme si je le voyais pour la première fois… toujours essayer de saisir ces instants de lumière sublime, avec les mots et avec les images…
merci pour vos lectures, tellement merci…
Quelle finesse dans ces végétaux d’automne découpés sur fond de rivière, la palette est luxuriante et flatte l’œil.
Même si tu connais le paysage, tu découvres à chaque saison la beauté de la végétation qui se pare de ses atours et tu nous les livres si bien…
Il suffit parfois de quelques pas de côté, aux bonnes heures, pour retrouver la nature, sauvage ou presque. Retrouver sa vraie nature, aussi. Il suffit de savoir regarder, savoir lâcher prise pour être émerveillé à nouveau, comme au premier jour. Merci pour cette ballade.
comme la nature que tu investis est belle et le mot n’est pas assez fort pour le dire. Je te vois avancer au milieu pleine d’assurance et d’émerveillement.
Tu chemines et dis la poésie de ces lieux ma belle amie.
Continue à nous emmener avec toi dans tes promenades et tes regards. J’aime quand tu nous en parles et nous enchante de tes mots.
bisous à mon poète préféré