Nous vivons désormais sous régime tropical.
Matinées somptueuses, soleil perçant à travers une brume lourde finissant par réjouir la terre. Et puis ça vient du nord ou du sud-ouest, on ne le voit pas se dessiner, ça surgit presque, ça pèse, ça gronde, ça s’obscurcit, et puis dans l’après-midi ça lâche.
Jamais en continu. Parfois toute petite pluie juste fraîche à la peau — on peut continuer à jardiner, cueillir des fraises, répartir le paillage au pied des aubergines —, parfois comme une poche qui crève, frappant les cerises presque mûres.
On voudrait tellement les préserver au seuil de les cueillir.
Les salades, elles, s’en moquent : petite mâche, roquette, sucrine, romaine. Encore quelques reines des glaces qu’il est temps de manger. Partout le végétal exulte. Je n’ai pas assez de mains ni de temps pour couper l’herbe qui monte et se répand sitôt que j’ai le dos tourné.
Tout ici nous prouve que nous ne sommes pas maîtres du monde, le ciel n’en fait qu’à sa tête ! nous pleurions la sécheresse mortelle, en réponse nous avons l’eau à n’en plus pouvoir ! leçons à ceux qui voudraient décider de tout à leur unique avantage !
Mais la nature boit, se nourrit, reprend ses droits et éclate de toutes parts; c’est bien ainsi; fermons les yeux, respirons, vivons en elle car elle est Mère de toutes choses.
…Mes radis aussi, dont les êtes roses pointent et réclament toujours plus d’eau.. La pluie n’est pas perdue pour tout le monde et ruisselle dans l’allée du jardin devenue boueuse sous les semelles de mes bottillons.
Une nature rafraîchie mais dégoulinante qui s’ébroue sur mon passage… Alors je pense que tous les jardins se ressemblent sous l’arc en ciel qui se dessine vers le Sud. Jacqueline.
merveilleux jardin, il doit sentir que tu l’aimes et attendre que tu viennes le regarder pour si bien le décrire.
Quelle joie de vivre parmi cette nature généreuse à ces heures ; c’est le juste retour du temps passé à l’aimer, à l’aider à donner de la couleur, de la senteur.
bravo pour les clichés…