carnet d’installation | 31 décembre 2022

première visite d’une partie des terres vastes répandues au gré du coteau

la maison n’est pas loin

en fait on n’aurait pas cru si grand, et encore, on ne s’est risqués que sur cette première parcelle à proximité de l’habitation toute bordée d’arbres — chênes et châtaigniers à ce que je vois et peux reconnaître — et redescendant vers la bordure ouest on découvre un tas de bûches qu’on avait pris de loin pour un mur | chacune presque un mètre de long juste bonne à scier en deux ou trois pour mettre au feu | elles ont été accumulées en cet endroit il y a assez longtemps car les genêts à balai ont poussé tout autour comme pour les maintenir en équilibre et le bois a viré au gris cendre, écorces craquantes encore déposées sur le cœur plus orangé | à vue de nez entre quinze et vingt stères, une ressource inespérée dans les conditions qu’on connaît, une merveille de matière fibreuse juste belle à voir et prometteuse de chaleur douce

je m’attarde, tâte la texture, manipule les écorces belles comme des plaquettes de chocolat, tourne autour plusieurs fois, fais des images avant d’achever ma promenade par le versant Nord | déjà le soleil baisse, nuages effilochés sur l’horizon

Photographies FR 01/01/2023

4 commentaires

  1. Marie-claude Morote

    Tas de bois, labeur, flammes, chaleur, parfum de brûlures d’essences, cœurs palpitant, cadeau d’arbres ô combien précieux par ces temps de folie d’hommes, rêveries sous le plaid posé juste parce que c’ est doux, joli parfois et la chatte qui ronronne enfin chez elle. Elle est si vraie la vie pieds et mains dans la terre bien que pas toujours facile..
    Merci pour les photos-confidences

  2. Xavier Georgin

    J’aime beaucoup ce texte, comme l’exploration à venir, patiente, de l’année qui commence ! Merci, Françoise.

  3. Alors ton écriture viendra d’un nouvel ailleurs. Et tes yeux seront guidés par un autre regard. Je t’embrasse ma chère Françoise.
    p.

  4. Jacqueline Vincent

    Et voici les racines qui creusent leurs chemins dans ton imaginaire. Des arbres, des bûches de bois, une cheminée et une promenade qui t’ouvre sur les recoins de ton nouveau domaine aux contours encore à découvrir. Nous sommes tout ouïs pour entendre la chanson douce de tes mots portés par les nuages effilochés sur l’horizon. Jacqueline.

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