Les Vases communicants se déroulent le premier vendredi du mois depuis juillet 2009, à l’initiative de François Bon et Jérôme Denis. Marie-Noëlle Bertrand coordonne les publications et stimule les échanges sur le blog associé le rendez-vous des Vases. Il existe aussi une page Facebook. Aux blogueurs de se rencontrer à leur façon, de définir un thème, d’associer des images ou du son à leur texte, l’idée étant d’aller écrire sur le blog de l’autre.
On peut retrouvez la liste des Vases Communicants du mois de décembre ici.
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J’accueille avec joie et curiosité Dominique Hasselmann. Textes, photos, vidéos, il aime tout. Son blog Métronomiques nous interpelle, nous déroute, nous comble. À découvrir.
Nous avons décidé d’un partage autour d’un échange de photographies. Ville/Campagne. Vallée perdue/Horizon perdu. Vous verrez bien… Une exploration en deux volets. Voici la sienne. Mon texte Vers l’horizon perdu [1/2] est à retrouver sur Métronomiques.
VERS L’HORIZON PERDU [2/2]

Nous avions trouvé ce village un peu par hasard, en naviguant sur Internet. Il nous avait plu parce qu’il était apparemment abandonné, nous ne serions donc pas soumises à des visites de touristes ou à des voisins grincheux. L’abbaye pouvait être retapée sans problème, une architecte des environs s’y était attelée et nous disposions maintenant d’une grande maison bien à nous, avec une dizaine de chambres et un confort spartiate qui nous plaisait tout à fait : ce lieu de méditation gardait ses hautes voûtes, ses pierres de taille et un parfum mystique aptes à élever nos âmes et nos corps.
Il avait suffi de faire fonctionner le bouche à oreille (plus tard le bouche-à-bouche viendrait) pour que nous nous retrouvions ensemble à une vingtaine de femmes. Cette communauté ressuscitait un peu les espoirs de l’après-68 où, las des expériences politiques plus ou moins avortées (maoïsme, spontanéisme, trotskysme, anarchisme…) nombre de militants partirent « s’établir » loin des usines et rejoindre quelque part, au Larzac ou à Ibiza, l’utopie américaine des hippies et autres amateurs du mythe fondateur « On the road again ».
Pour vivre ici, nous avions installé une mini-boulangerie grâce au four à pain délaissé et nous avions créé dans le vaste jardin un joli potager qui, grâce à un soleil généreux, nous fournissait tomates, haricots, radis, concombres, pommes de terre. Concernant la viande et le poisson – nous n’étions pas toutes végétariennes voire, pour l’une d’entre nous, « végétalienne » – un supermarché ouvrait ses portes à une dizaine de kilomètres et, à tour de rôle, nous prenions la Kangoo pour aller nous ravitailler. Continue reading →