tout un été d’écriture #32 | ciels ma ville

À partir du moment où elle a habité cette ville – une ville qui peu à peu deviendrait la sienne même si elle aurait préféré vivre près d’un rivage, mieux encore sur une île pour profiter d’expériences plus naturelles —   elle a épié le ciel, les incendies dans le ciel, les déluges, les poussières, les profusions d’étoiles, les pluies, les pénombres, les soleils couchants, les grandes clartés et les assombrissements subits. Cette ville était très différente de celles qu’elle avait fréquentées et visitées jusque-là (son pays d’avant était constitué de côtes plus ou moins sauvages et de bocage alors que cette nouvelle cité s’était étendue à la faveur de terrains calcaires recouverts de garrigue et avait investi des petites collines et des vallons). Et ce n’était pas seulement la topographie, la nature du sol et des végétaux qui s’y plaisaient qui la rendaient différente, c’était aussi la latitude, le climat, la fluctuation des températures, le régime des vents, la circulation des eaux entre le sol et l’air, la vaporisation, la chaleur, la moiteur. Il faut dire que tout au début, dès son premier automne, il y avait eu des orages qui l’avaient saisie et avaient éveillé sa peur. Continue reading →