carnet d’installation | 10 septembre 2023
inhabituel pour septembre, tout le monde le dit, le répète, ça prend de l’ampleur, pas un journal télévisé sans les deux mots réchauffement climatique prononcés, on est tous fatigués, la terre étouffe, ça brûle en Grèce et au Canada, une sécheresse jamais vue en Rajasthan « Je me souviens de la retenue d’eau du barrage que l’on traversait souvent à la nage, de chez nous à l’école, raconte Chote Lal », suite à quoi se déchaîneront toutes sortes de dégradations atmosphériques, s’abattront des pluies torrentielles, rugiront des typhons, tout s’annonce ainsi qu’on le prédisait, on cherche des explications et on les connaît forcément, chacun arcbouté sur ses prérogatives et ses petits privilèges | la terre étouffe | la vie se déroule au ralenti, plus durs chaque année les aléas du climat | et je murmure ces mots au matin alors qu’une brise encore fraîche agite les rideaux, bientôt il faudra tout fermer et attendre le miracle de la pluie pour demain ou après-demain | l’indolence nous prend dans la journée à vivre dedans, je tarde le soir à fermer le poulailler pour laisser un peu de frais rentrer parce que mes oiseaux souffrent, j’ai recommencé à leur créer une sorte de pataugeoire sous le grand chêne | à l’approche de la nuit je regarde le soleil basculer derrière le coteau en espérant le changement qui viendra de l’ouest, j’appelle ma vieille maman dont la maison est proche de l’Atlantique, je m’enquiers de ce qu’elle a bu et de ce qu’elle a mangé pour son souper | je repense aux périodes de confinement quand la loi nous gardait emprisonnés dans nos maisons, cette fois ce sont la terre et le ciel qui commandent nos respirations, on a presque envie de prier de supplier, mais chez nous ce n’est rien comparé aux zones gravement sinistrées | reste à attendre encore un peu | reste à se tapir dans les coins d’ombre tout comme le font les bêtes sauvages
Photographie, ©Françoise Renaud – au verger, 2023
Oui tu as raison ❗ moi je suis très inquiète car lorsque la pluie va arriver j’ai bien peur que cela nous fasse de gros dégâts comme il y a quelques années lors des épisodes cevenols. La terre souffre et tôt ou tard elle va se venger.
Oui la terre souffre
encore un très beau texte vrai que tu as écrit
et nous ne savons pas quel avenir pour notre si belle planète qui se dégrade
au plaisir de te lire encore
Martine
La Terre et son climat ne tournent plus tout à fait rond…Les plants du jardin refleurissent au milieu d’un sol asséché et plein de ronces qui abrite des colonies de moustiques et autres insectes piqueurs et pas très sympathiques. Mon arrosoir à la main, je plains les habitants du Sud que tu as déserté avec sagesse et dans une ambiance saturée de soleil, je me joins à ta prière de voir apparaître un nuage porteur d’espoir.
Espérons ensemble, observons le ciel et la terre, portons leur de l’attention et modifions nos habitudes et nos regards.
Nous pouvons nous adapter aux difficultés à condition de ne pas perdre la beauté des fleurs et la fraîcheur des matins au jardin.