carnet d’installation | 08 février 2023
au bout d’un moment il est forcément question du ciel, large ou restreint, profond ou brumeux, parfois tourmenté parfois presque immobile, parce qu’il y a toujours un ciel au-dessus de nos têtes qui préside à la lumière et décide des humeurs de l’air qu’on respire, et en ce pays aucun jour n’est pareil, ça s’annonce le matin sur un mode et puis ça change sans qu’on s’en rende compte, dans l’ensemble il s’agit de ciels doux et tranquilles, nuages organisés en vagues successives en cents nuances, elles ressemblent de loin à des superpositions précises de nappes épaisses dans des camaïeux du noir au blanc en passant par tous les gris les nacrés les bleutés, et quand d’une déchirure jaillit un bout de soleil il fait flamboyer les bois jonchés de feuilles rousses, le soir il y a des grandes lueurs habitées en arrière des collines arrondies, il y a eu aussi des ciels chargés de brouillard ou de neige, une neige humide qui semblait venir de tout près et qui collait aux cheveux, oui forcément au bout d’un moment le ciel prend plus de place que la terre, il force à la contemplation afin d’adoucir le passage des heures jusqu’à devenir part du poème
Photographie Françoise Renaud© – Au bout du chemin, 7 février 2023
C’est tout à fait ce que l’on ressent quand on peut regarder le ciel, au travers des nuages on peut imaginer la suite en fonction de nos humeurs de nos désirs. La petite pellicule de neige que nous avons eu hier dans les cévennes n’a été que superficielle mais c’est vrai que de suite le paysage est différent. Merci Françoise pour le partage de tes écrits. Bonne soirée
Ciels clairs comme chez nous en ce moment où l’azur s’étale de jours en jours comme une mer sans nuage. Seuls quelques traces d’avions viennent rompre la monotonie de ce beau temps qui laisse présager d’une sécheresse annoncée. Tes ciels de Creuse, Chère Françoise, semblent à la hauteur de la poésie qui se dégage de ton texte : mouvants, colorés, gonflés ou s’étirant paresseusement dans ton horizon enchanté. Alors, je regarde par la fenêtre si par bonheur, j’aperçois un rêve d’ouate dans le lointain….
Ce réconfort de lire des mots amis…
merci à vous, mes chères âmes fidèles, pour vos échos délicats…
Parce que tu l’introduis ainsi que la description de ton ciel requiert l’attention… Et on n’est pas déçu parce qu’en plus il y a cette fin « le ciel prend plus de place que la terre » qui rencontre tant d’écho et justifie tout le texte. On y revient, il faut quand même un fil conducteur et toi toujours tu nous le tend, à nous tes lectrices.
oui Anne, jamais facile de conduire jusqu’au bout les textes brefs !
hommage au court n’est ce pas ? c’est ça sans doute qu’on appelle le travail du fragment…
merci d’être passée…