têtes graciles

entrevues ces jours-ci
surgies au cœur des feuilles mortes en décomposition
palpitations fragiles, irréelles
(indices de printemps)
mais comment donc se fabrique la matière dans un ordre chronologique à jamais inchangé ? tellement fascinant de les voir revenir chaque année comme si elles n’en pouvaient plus d’attendre : architecture, nombre de pétales, coloris, velouté

les plantes ont leur code, leur mémoire, elles ont des yeux et des antennes, elles excellent dans la précision de leur arrangement et dans la reconnaissance qu’elles ont de l’air et de la lumière

retenir encore ces temps précieux à l’heure des tempêtes qui dévastent

 

Photographies © Françoise Renaud, 11 février 2020, Sud Cévennes