silence et froid contre le corps
tout recommence demain
écrire le poids du corps
1er janvier 2025. Un ami propose un projet, celui d’écrire tous les jours, et pendant un an, un instantané en trois vers façon haïku, poème traditionnel japonais. Il est question de s’affranchir des règles strictes du haïku tout en conservant les trois vers avec l’ancrage dans la saison (le kigo), la capture d’un instant et le point de vue de celui qui écrit et contemple le monde.
L’échéance d’une année m’a d’abord effrayée… et puis j’ai arrêté de penser. Juste faire… et déjà 26 jours, 26 poèmes, 78 vers qui me relient à l’endroit où je vis et à sa matérialité. Déjà 26 fois 6 haïkus rassemblés (car nous sommes 6 à écrire)…
Je peux voir combien mon approche a changé depuis le commencement. L’instant arrive à n’importe quel moment du jour ou du soir où l’idée de ces trois vers revient comme un leitmotiv. L’élan pour les écrire est spontané et rapide. Pas de contrainte. Laisser faire. Ne pas résister. Un lien fort se crée avec celui qui reçoit l’offrande et rassemble tous ces mots en ignorant le temps que ça durera. Un lien s’établit aussi entre l’écriture et l’observation de l’entour : cieux changeants, gelées, silhouettes d’arbre, brindilles au sol dispersées, mouvements de l’air, averses, bêtes égarées, pierres du chemin, neige, creux des mousses… Je les regarde d’une certaine façon un peu différente de l’habitude et ça me rattache au monde.
L’ami écrit aussi que la prise de photographie serait proche de l’écriture du haïku (son article ici)

Envie de rapporter quelques-uns de ces haïkus et quelques-unes de mes photographies
qui se rapprocheraient à mes yeux de ce mode d'écriture
soleil et givre
ça irradie jusqu’à l’orée du bois
mon cœur serré dans le manteau fourré
qui suis-je là ?
perdue sans toit sans toi
tant de bêtes en chasse
chacun des matins
ôter les cendres lancer le feu
je guette sa musique


Photographies ©françoise renaud, 2024/2025
Ma chère Françoise,
Heureuse de voir qu’en bien des points mon journal d’hiver se relie (relis) au tien…
oui j’ai lu ton petit texte magnifique sur l’arbre qui ne nous appartient pas, « qui se tient juste à côté de nous », et je ressens la même chose
gratitude à chaque chose vivante qui s’offre là, je n’ai plus que cela qui me relie à la possibilité du bonheur…
Invitation précieuse où tu vas exceller à n’en point douter une seule seconde …
c’est curieux comment le rythme entre peu à peu dans la chair
je ferai part de l’expérience au fur et à mesure
merci chère amie pour ta présence ici
J’aime cette ode à la nature en trois vers et une photo…L’écriture qui se marie à l’image, le poème à la musique des sons qui résonnent avec toute ta sensibilité et vibrent jusqu’à nous.
l’idéal serait aussi de réaliser une photo par jour pour accompagner un haïku par jour !
l’essentiel est déjà de se tenir au poème, après c’est selon…
à se parler…
Bravo pour ta participation à ce projet original exigeant peut-être mais un régal pour la lectrice que je suis. Merci Françoise.
oui, j’en donnerai d’autres nouvelles au fil du temps, au fil des saisons et des humeurs
ce projet s’infiltre dans le quotidien l’air de rien
merci tout doux pour ta visite, chère Odile
Elle donne bien envie votre belle initiative, les saisons, la nature, le dehors, suivre tout ça de près
Peu de mots pour exprimer tant de sensations, pas facile l’exercice.
Mais… on suit!
tiens, ça pourrait être une belle piste pour notre prochain atelier d’écriture…
mais on y viendrait seulement en fin de journée
à voir pour l’avenir, amie chère
J’ai laissé passer du temps…je voulais te répondre par un haïku….
Mais plus je cherchais moins je trouvais….
Ce matin il est arrivé sans crier gare,…je ne sais d’où il vient mais il me plaît
Premier cri d’un bébé …
Aurore rose pâle …
Mais au loin c’est la guerre…
merci pour ta délicieuse réponse
le haïku peut aussi souligner les contrastes, beauté / tension du monde – intérieur /extérieur
continuer ainsi chaque jour…
Une idée similaire il y a quelques années en Savoie, dans les Bauges et ça marche bien
https://calendhaiiku.com/