je marche dans le jour sous la pluie
je marche dans les brumes de février
je cherche les fantômes de mon enfance, je me défais des masques, je m’éblouis des choses minuscules qui passent à ma portée quand je marche, des mousses et des fougères qui sont à leur affaire avec la bruine, des fissures dans la roche, des branches hardiment campées
je parle aux chiens inquiets
le monde autour est immense, nourri de rumeurs animales
je guette le bruit qui émane des forêts, l’ordinaire du marcheur dans ces contrées sauvages, et je saisis quelques images pour faire du bien, évacuer l’impatience jusqu’au prochain soleil
Photographies Françoise Renaud, 21/02/2021
l’hiver est là, la nature est en sommeil, tout est perceptible, aucune herbe folle, aucune fleur, aucun massif pour dissimuler, le temps s’étire…
on attend les beaux jours pour bouger, rire, se rencontrer à nouveau… mais cela vient…
Tu marches comme si tu avançais dans tes propres zones trop sensibles encore, tellement personnifiées alentour…
Seule, bien seule face à la grisaille néanmoins capable, à tes sens bandés, de livrer quelques murmures, quelques échos de tes besoins…
Vivement que ta chevelure de feu palpite sous l’ardeur du soleil…
Comme j’aime ce texte qui mêle nature et souvenirs d’enfance… Régal de poésie dans la beauté des paysages d’hiver et l’attente de jours meilleurs. Toute une vie en quelques mots et trois photos entre grands froids et une douceur qui se glisse à fleur d’eau et de peau.
C’est magique. Merci.
Jacqueline.
Merci Françoise…
Ca sent la nostalgie tout ça! mais le printemps arrivera tout comme les jours meilleurs et cette nature qui dort encore se réveillera comme chaque année, c’est inéluctable.
Un bien beau texte pour illustrer ton impatience.
« Marchons dans le vent jusqu’au soir couchant, marchons dans le vent chantant gaiement… » (L’Espérou 1955). Et tu « t’éblouis des choses minuscules qui passent… » et c’est bien là le plus important, s’éblouir (et se réjouir) des choses infimes qui bourlinguent devant nos yeux.
Marcher,
un corps qui vit, qui bouge, qui respire, l’automatisme est là mais bien plus :
les yeux à l’affût d’une nouveauté, de l’insolite, le nez sensible à la moindre senteur
Merci la nature
Merci Françoise
Je ne prends pas le temps…. pour beaucoup de choses… mais je voudrais quand même te dire, au moins une fois, combien tes textes sont beaux, font du bien, parlent aux sens et à l’âme de chacun et m’offre à chaque fois une parenthèse d’intime, cette part de nous si malmenée par l’engrenage du faire, du devoir être, du toujours vite, du morose.
Je t’embrasse.
Belles photos de fin d’hiver annonciatrices de la douceur printanière.
Merci ma douce de nous faire profiter des beautés de ton jardin.
La vie est belle et l’amitié forte nous tiennent debout,
je t’embrasse tendrement
Bonjour je retrouve en triant mes mails de 2012, des mails de vous
et j’ai cliqué sur votre blog de ce temps là qui m’a conduit à celui d’aujourd’hui alors bonjour de la part de Françoise Favretto
(atelier de l’agneau et revue l’intranquille) Je ne sais à propos de quoi
on était entrées en contact.