Les virées sur mes terres d’enfance me laissent une impression d’irréel, d’impermanence, de merveilleux. Peut-être qu’il s’installe en ces errances adorées une conjugaison savante du moment présent et de souvenirs, certains estompés, d’autres vivaces, d’autres encore digérés fixés en mémoire comme lichens incrustés dans le dur du rocher. Grains fréquents | rafales à vous coucher par terre | instants de grâce | rumeurs de tempêtes la nuit | lumières diffuses | grisaille et puis du bleu | toujours l’île, au loin | tout cela assorti au paysage dont je connais chaque détail, constituant une histoire nouvelle et reconstituant à chaque pas l’espace de mon grandissement en ce pays de mer.
Photographies F Renaud, mars 2022
L’occasion de vous conduire vers ce montage vidéo que j’ai réalisé il y a quelques mois autour d’un arbre disparu, un arbre que j’ai bien connu…
C est beau cette description de chez nous
Notre monde à nous, notre pays, pays que nous partageons toi et moi ! Il est si beau…
A chaque voyage, je le regarde et le photographie différemment. Et je découvre encore et toujours, je traque les paysages, je vieillis avec eux, avec les arbres qui se modifient insensiblement, et certains aussi qui disparaissent qu’on a si bien connus…
Merci pour ce commentaire autour de la beauté…
Je savoure tous ces paysages que j’ai parcourus tant de fois et qui me laissent toujours émerveillée.
Nature sauvage, différente selon la luminosité et les caprices du ciel. …..inquiétante parfois, relaxante souvent, mais qui ne laisse jamais indifférent.
Des photos qu’on aime partager . Merci .
Devant ce paysage, comme j’aimerais parcourir la lande de ton pays où la mer vient lécher la côte sauvage… Mais c’est la photo de l’ARBRE au milieu de l’immensité qui me fascine et m’interpelle comme un ami dont la solitude m’émeut. Heureusement, ta vidéo le rend définitivement éternel.
Jacqueline.
Partout où tu iras, te poseras, laisseras choir les valises, nul endroit n’aura la force de tes racines. Tes pas semblent multiplier des rhizomes depuis la Bretagne mais si fragiles en fait. Tu es de ce sol armoricain, de cet air, de ce sable, de cette eau, de cette lignée familiale pour toujours et à jamais. Chacun de tes mots me plante si profondément dans une étrange nostalgie.
oui, je me sens vraiment de ce pays…
quelque chose d’inexplicable modelé à la forme même de mon corps et de mon esprit au cours de ma vie depuis le commencement
c’est plus que beau chez toi. J’aime tant le bruit des vagues. Et cet arbre solitaire…
Merci ma toute belle de nous faire partager ton pays d’enfance.
Rien n’est plus beau et inspirant que ces paysages qui ne se laissent pas dompter. Le minéral, le végétal nous narguent et nous fascinent. Peut-être parce qu’ils nous rappellent que nous ne sommes rien face à eux. Au mieux, des insectes rampants à leurs pieds, sidérés par leur majesté.
toujours une part de sauvage (malgré les hordes d’estivants qui détériorent la lande à force de piétiner)
lande : milieu fragile en équilibre précaire entre ciel mer et falaise
quand la tempête fait rage, on a du mal à avancer face au vent, on se plie, on contemple la beauté
Dans mes origines éclatées, il y a un bout de Bretagne. Un bout de Bretagne dans un bout du monde. Quelque chose qui serait demeuré intact après avoir été traversé par un grand déchirement. Un pays dont la langue, la roche, l’océan, le vent me parlent et dont par un grand mystère le secret à moi se révèle. Merci Françoise, dans ton écriture, d’avoir le geste de me ramener au lien de mes sources.
Merci de nous faire partager tes émotions… en ces moments où l’actualité étrille nos sens, tes mots, tes images, tes vidéos sont une respiration, une bouffée d’air vivifiant !
Merci Françoise pour cette balade rafraichissante. C’est une belle description de ton pays que tu nous offre là, j’ai senti les embruns et me suis courbée sous le vent.
Merci de me raviver cette lande salée par les embruns, ces arbres déchiquetés broyés par le vent du large. Les ajoncs piquants et les lichens donnent de la couleur au ciel gris. les rochers façonnés par les tempêtes.
Tout cela m’était familier aussi dans ma jeunesse.
Bravo pour les photos si évocatrices.
Bien à toi. Odile