Le rideau est presque tombé sur la scène où vit et a vécu mon père. Enfin c’est pour bientôt, on ne sait pas quand. Dans quelques jours quelques semaines ou plus. On ne peut pas dire.
Depuis qu’il a chuté de l’arbre il y a trois semaines, abattu dans l’herbe au pied de son échelle, on est aux aguets. On épie la moindre amélioration de son état — pour le moment il n’y en a pas. L’homme est brisé. Il ne se lève plus ou guère. Seulement un court moment pour gagner son fauteuil ou s’assoir à la table, manger la soupe ou le plat de légumes. Ce qu’il peut manger. Parce qu’il a du mal avec ses dents, les mauvaises, les manquantes. Alors seulement de la soupe, du yaourt, des fruits cuits. Continue reading →