C’est encore au cœur de l’atelier d’écriture proposé et conduit par François Bon qu’est né en cet automne 2022 un projet magnifique, celui d’écrire chacun un récit combinant réel et fiction autour d’une photographie d’Eric Tabuchi et de Nelly Monnier qui explorent depuis des années une France « humble et obstinée, ses traces, et l’éternelle confrontation de qui habite, travaille, avec le paysage naturel, son histoire, ses monuments ou ses ruines. » (François Bon). Ici leur site culte fascinant Atlas des régions naturelles. Et tout ça dans l’idée d’offrir aux photographes cent textes réunis, cent récits, cent façons de regarder et d’écrire une image choisie dans le flot fascinant de l’Atlas.
Pour ma part, j’ai recherché résonance en diverses régions pour finalement me replier sur une image insérée dans ma géographie d’enfance, une image de la côte hantée pendant la dernière guerre de blockhaus et de soldats haïs du côté de Saint-Brévin. Comme un portail ouvert sur l’histoire de mon coin, celle de mon père, aussi la mienne. Une plongée, une véritable expérience.
Titre : Ce besoin d’accomplir des actes héroïques.
Mes mots repères : vertiges / lande / survie.
Le titre de l’ouvrage collectif en hommage parallèle aux Centuries de Giorgio Manganelli et une très belle et profonde postface écrite par Olivier Hodasava, expert en voyages d’écriture.
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un court extrait
... on lui disait qu’il allait se faire flinguer à prendre des risques idiots mais il n’en avait rien à faire, il voulait faire le fanfaron, c’est comme ça qu’il trouvait la force de vivre, et ce n’est que des années plus tard — les hommes en uniforme avaient levé le camp depuis longtemps, du moins ceux qui n’étaient pas morts — qu’il est entré à l’intérieur et qu’il a mesuré la froideur du béton jusque dans ses os et l’odeur encore présente de la guerre,…