La revue Étoiles d’Encre fête ses 20 ans. Un grand bonheur pour moi de confier un texte inédit à l’équipe des éditions Chèvre-feuille étoilée pour ce numéro spécial.
Extrait de « Nous autres les filles ».
« La vie est courte, tu devrais penser un peu à t’amuser avant de rentrer dans le rang. ».
Sage parole à mon adresse d’une amie de ma mère qui, toute jeune infirmière, s’était faite engrossée par un chirurgien du service où elle travaillait, et bien sûr pas question de reconnaître l’enfant — eh bien ma vieille, fallait y penser avant, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? — si bien qu’elle avait élevé un fils sans père, abominée par sa famille, en particulier par ses deux sœurs dévotes dépourvues de bonté, une vie mal commencée et puis gâchée avec toutes ces conneries. Et je la comprenais si parfaitement quand nous marchions ensemble le long du canal de Redon, conversant tout en observant les échassiers en pêche, elle si douce et n’en voulant à personne, admirable de compassion au seuil du grand âge.
A propos des 20 ans, voilà ce qu’elles de Chèvre-feuille nous disent : « Ces vingt années nous ont apporté tous ces mots, tous ces textes courts ou longs, tous ces livres, toutes ces femmes qui nous ont fait confiance, qui ont cru en nous, qui nous ont confié un peu de leur âme, de leur intelligence, de leurs émotions et même, souvent, beaucoup de leur amitié en restant toutes et toujours dans l’exigence littéraire et artistique. Rien que dans cette essentielle exigence.
Étoiles d’encre a accueilli beaucoup d’artistes tout au long de ces 20 ans. Beaucoup nous ont offert des visuels de leurs œuvres pour ce numéro anniversaire. Florence Dussuyer nous fait l’immense cadeau d’en illustrer la couverture. »
Édito de Behja Traversac, Maïssa Bey et Marie-Noël Arras / Contribution de 66 auteur.e.s et 25 artistes.
Un extrait alléchant autant que… révoltant, pour moi, qui revendique la libération de la femme, jamais acquise, même malgré les avancées de la génération qui me précède et qui a vu naître le droit à l’avortement. Merci pour ces quelques mots.
J’ai hâte d’en lire la suite !
Merci de nous en offrir ici un avant-goût.
Un très bel extrait de nouvelle : Oui, Vraiment, il y a des gens admirables …et de bien sottes gens .
Bravo à Florence Dussuyer pour sa superbe illustration. J’adore!!
On attend la suite bien sûr et la diffusion de cette belle revue à recommander très très largement. Jacqueline.