Rive nue, déserte.
Le vent y soulève par épisodes des nuages de poussière. Au cours des dernières crues il s’est formé des renflements d’argile, reliefs pénibles à franchir pour les marcheurs qui s’en viennent par petits groupes depuis les villages et les campements éloignés jusqu’aux paillotes des passeurs.
La rive nue participe du fleuve. Elle est sa zone libre, le poumon de la ville sanctuaire.
Extrait de L’autre versant du monde, roman, CLC éditions, 2009
Ganga, Vârânasî (India) – ©FR