Blanc premier de la neige.
Blanc primitif qui enlumine les membrures d’hiver.
À la fonte, il s’infiltre dans les limbes de la terre pour y couver à la façon d’une lave, un jour s’ébroue et se hisse par la sève des troncs noirs pour rejaillir en fleurs, plus tard en chair de fruit − amandiers, cerisiers.
La voix des pétales est si blanche — certaines toiles du peintre Richarme le racontent — tel écho à la neige des saisons précédentes, ô sublime prolongement, métamorphose.
Ainsi le grand silence blanc abrite les autres matières blanches, éternisant le cycle des deuils et des renaissances.
Sapins enneigés, Richarme, 1982 (huile sur toile, détail)
denise miège 1 mars 2011
le blanc m’angoisse (en fait le blanc pur n’existe pas vraiment les fleurs d’amandier sont un peu rose pâle) mais ce n’est qu’une réflexion métaphysique, et non esthétique, car sur ce dernier point, il peut être fascinant le blanc, comme l’idée de la mort et son symbole en Chine