Old Delhi — un monde en soi.
Elle est poussiéreuse. Bourdonnante. Dotée d’un décor fastueux comme toutes les vieilles citadelles de ces provinces. Comment s’y prendre pour la décrire ? Il faudrait être peintre pour restituer cet invraisemblable écheveau de matière qui la constitue entre brique et tournesol. Oui, seul un artiste saurait fixer sur la toile ce qui effraie et fascine en cet endroit : cette étrangeté, cette grâce de l’Inde, captive entre ruines et modernité.
Old Delhi est l’âme gracieuse de l’Inde, formidable Babel de terre et de chair.
Et c’est à force d’âge qu’elle est devenue un élément constitutif de la nature au même titre qu’une falaise ou une vallée fabuleuse. Il est d’ailleurs possible de relever sur son corps des indices de sédimentation, de mutation et d’usure tandis qu’elle se désagrège à la cadence d’un récif offert à l’éternelle marée.
Son territoire : investi du sol aux étages par les activités commerciales. Nul recoin pour échapper au grouillement, silhouettes animées de mouvements incessants.
Ses bâtiments : ils sont si délabrés qu’ils paraissent se soutenir les uns les autres, ployant sous la charge de l’histoire et de ses habitants innombrables. Si une seule de ses façades s’écroulait, probable que les autres suivraient.
Impression de vestiges.
La ville n’est qu’un château de cartes fragile.
Imbriqués au croisement des passages tortueux, des petits oratoires et des temples hindouistes, bouddhistes ou Djaïns avec leur lot d’offrandes. Aussi des églises Sikhs.
Même diversité pour les personnes qui y vivent et circulent, races et confessions mêlées.
Par-dessus le lacis de venelles, il y a de longues jetées de ciel. D’un bleu limpide.
extrait du roman L’Autre Versant du monde, CLC éditions, 2010
photographie de Bernard Mauric ©
monod 31 juillet 2010
me manquent assis sur la falaise, aujourd’hui lamer est blanche, et pour tous ces gens qui courent leur vie sans la vivre, la peau de dingo…
je sais, tu as mis les derniers…
mais comment sauront ils qu’existent ces livres si forts si tu ne leur en parle plus???
sinon, émue par les photos très belles des liens amis
mais pour old Dehli… le peintre s’y perdrait… trop de choses à rendre… je crois que les mots peuvent mieux ciseler tout cela
le peintre donnera une impression, à un moment et selon son esprit du moment…
il faudrait faire comme Monet et sa cathédrale….
françoise renaud 2 août 2010 — Auteur d'un article
oui c’est promis, je vais bientôt m’occuper de présenter ces livres qui composent mon parcours au plus intime
« Assis sur la falaise » qui m’avait conduite vers la blancheur – une fois de plus ! –
« Aujourd’hui la mer est blanche« , cet écho au pays de ma naissance avec la mer devenue personnage…
je retiens aussi « La Peau de dingo« , roman d’apprentissage qui nous entraîne vers les déserts d’Australie…
Jacki Maréchal 31 juillet 2010
J’ai exploré l’ensemble de ton blog, très agréable, très clair (un peu comme ton écriture…)je ne crois pas qu’il y ait quelque chose à changer. Juste à le nourrir bien sûr… (J’aimerais bien d’autres extrait de « L’Autre Versant du monde »…)
A bientôt et longue vie à ton expérience.
Jacki Maréchal 31 juillet 2010
Si, j’allais oublier, tu devrais faire des liens qui s’ouvrent sur une autre page, cela évite d’avoir à revenir laborieusement si on a exploré en profondeur les pages du liens…
françoise renaud 31 juillet 2010 — Auteur d'un article
on peut toujours cliquer bouton droit et demander à ouvrir dans un nouvel onglet
mais c’est mieux quand tout s’ouvre d’emblée comme il convient
je viens de modifier tout ça dans le mesure où mon ‘thème’ le permet…
merci pour ces réactions fort utiles
marie 31 juillet 2010
Bienvenue dans la blogosphère et bravo. Ca démarre plus que bien et ça n’est pas étonnant, venant de toi.